La Masterclass vient de se terminer en novembre dernier. Voici quelques images et explications qui racontent notre expérience d’un an. Cette expérience se poursuivra en février 2024 et s’ouvre à ceux qui veulent rejoindre cette aventure, ce tissage entre yoga, savoirs et création.
La Masterclass 2022 / 2023
Il a été question, pendant une année entière, de se consacrer au yoga. Nous nous sommes retrouvés plusieurs fois pendant ces 365 jours pour pratiquer, pour apprendre, pour partager nos recherches et nos expériences. Toute une année dédiée à l’exploration de la science et de l’art du yoga, à l’approfondissement des pratiques, à la compréhension et à l’étude de la tradition indienne.
Une année pour encourager, solliciter, faciliter cet acte humain fondamental qu’est la création.
Un des axes de notre expérience et probablement le plus étonnant, le plus nouveau pour beaucoup des participants, a été ce « souffle d’art ». Après plusieurs expériences et ateliers de pratiques artistiques, chacun a tracé son chemin créatif personnel. Il s’est agit de faire de la place en soi, de solliciter un élan créateur tout en le gardant en lien avec nos expériences et connaissances du yoga. Nous avons questionné l’union entre ces deux pratiques.
Un souffle d'art - Yoga et création
En partant du principe que l’art est un fondement universel et que l’élan créatif est une constituante de chaque être humain, en étudiant les origines du yoga et en le pratiquant, est arrivée cette proposition, sans doute audacieuse, de penser et de tisser créativité et yoga.
Nous, yogins, employons une partie de nos efforts pour rester vigilants et notamment être dans la conscience du souffle alors même que l’artiste se dit « inspiré », traversé par cette inspiration créatrice. Quel est donc le lien ? Est ce que dans le jeu du souffle apparaît quelque chose comme des idées lumineuses ? Le corps, travaillé, conscient, assoupli, reposé, libéré de tentions est-il plus apte à l’ouverture vers le singulier, vers le jaillissement ? Nos résistances mises en lumière par les pratiques du yoga sont-elles les mêmes que celles qui entravent nos élans créateurs ? Comment nos résistances nous empêchent elles d’être libres et créateurs ? La libération, projet traditionnel du yogin est-elle très différente de celle du « créateur » allant au plus prêt de lui même ? Quelles connaissances de nous mêmes nous apportent l’art du yoga quand vient questionner un projet créatif « libre »? Que créons nous ? A quel projet participons nous ?
Ce sont quelques questions qui ont égrené nos cheminements respectifs lors de cette année de pratiques…
En suivant, leur prolongement dans quelques unes des réflexions des participants…
« Je me mets en quête, des journées entières, dans cette forêt humide qui m’entoure, me rendant pleinement disponible à la beauté de l’été indien, aux senteurs boisées qui m’effleurent, aux couleurs chatoyantes de cette nature abondante qui me traverse, et je reste là. Toujours sèche d’inspiration et enlisée dans mes croyances de stérilité créative. Par où commencer ? Par la technique peut-être… «
« Associer la pratique artistique à la pratique du yoga. Comment faire ? En y réfléchissant bien, ces deux univers ne sont pas si éloignées. En effet, il s’agit bien de se relier à soi, d’aller toucher cette partie en chacun de nous qui est libre, créative, simple, joyeuse et vraie. L’une des racines du mot yoga, « jug » en sanskrit nous rappelle cette idée d’union, de rencontre avec soi-même, et peut-être aussi de réconciliation. Tout cela n’est pas si simple, le chemin est long car tant de choses se posent en obstacles. Tous les « vritti » qui nous empêchent d’accéder à un état paisible, d’être disponible à soi-même. »
« Le dessin est un acte qui part de la main mais qui mobilise tout le corps et toute la pensée. C’est un acte qui nous rassemble, comme une forme de méditation. La respiration vient réguler et aider à la concentration. Lors de la réalisation des différents dessins, il fallait que je sois dans un environnement calme, propice à cette forme de recueillement. Il fallait que ce soit un moment à part éloigné de toute perturbation possible. Je plongeais alors dans les méandres du corps, dans les labyrinthes musculaires. »
« Dessiner pour se relier aux autres »
« Du souffle au rouge sang, une histoire de circulation »
« Dessiner pour apaiser (guérir) les douleurs du corps »
« Le dessin comme un acte magique pour soigner «
« Vue de Terre c’est une étoile qui brille de mille couleurs, reflétant l’aura du chevalier errant, longeant les mers, voile devant. Vue de l’espace on se rappelle du lotus, posture et fleur essentielle, les racines dans la terre au goût parfois amer et l’esprit léger dans le ciel éternel. C’est de cette flamme, de ce feu que l’homme sort du sommeil. »
« Du début jusqu’à la fin, émerveillé, concentré, surpris devant ce que je ne cherche pas comme couleurs ou formes. C’est l’accueil qui s’avance. J’inscris le raisonnement dans le cercle de danse, ou chaque pas chaque geste décrit une action non violente. «
« Cette année de Sadhana, c’est l’histoire d’une découverte et d’une transformation. Si déjà l’Art, dans l’ère védique, était une discipline accessible à toutes les catégories de population, c’était vraisemblablement pour sa double vocation: être à la fois un vecteur de plaisir et un moyen de connaissance. »
« Love is the only reality
And it is not a mere sentiment
It is the ultimate truth
that lies at the heart of creation »
(Rabindranath Tagore)